La Tomate noire

Désarmer avec un sourire

by on Nov.10, 2014, under Général

Il y a quelques temps que j’ai ce texte en tête et d’une certaine manière, il fait un peu écho à celui qu’a écrit pwll il y a quelques semaines. Cela dit, il est beaucoup plus introspectif et se veut une réflexion tout à fait personnelle par rapport à la violence et au politique. Plus précisément, je souhaite revenir sur une période de ma vie dont je tiens aujourd’hui à me distancer, parce que je ne m’y reconnais plus et que je sais à quel point la vision que j’avais à cette époque peut s’avérer être un désastre pour ceux et celles qui aspirent à une société plus juste. Loin d’être une apologie de la violence et du meurtre, mon texte se veut une invitation à sortir du cercle de la violence, qui dévore autant la personne qui est ciblée par l’acte que la personne qui le commet.

 

Si je suis passé du pseudonyme Bakouchaïev sur mon ancien blog au pseudonyme Bakou sur La tomate noire, c’est bien pour remettre en question ma phase nihiliste, qui heureusement n’a pas donné lieu à des dérapages majeurs. La composition de Bakouchaïev fait référence à Bakounine et à Netchaïev. Si Bakounine s’inscrit dans l’anarchisme du 19e siècle, c’est à la mouvance des nihilistes russes que l’on doit classer Netchaïev. J’ai pensé à une certaine époque que le mouvement anarchiste était trop mou et que la stratégie d’intégrer les mouvements sociaux réformistes dans le but de les radicaliser entraînait tout l’effet contraire escompté par les anarchistes. Loin de radicaliser les groupes réformistes, ce sont les groupes réformistes qui réduisent la portée du message défendue par les anarchistes. À la suite de ce constat, j’ai voulu me démarquer de mes camarades anarchistes en intégrant le nihilisme à mes principes anarchistes, que je voyais comme étant le remède idéal pour préserver mes aspirations du piège réformiste. Si je pense toujours que la stratégie d’intégrer les mouvements réformistes pour les radicaliser est vouée à l’échec, je vois bien aujourd’hui que le nihilisme n’est qu’un piège de plus pour toute personne désirant changer les fondements de notre société, la violence étant le terrain de jeu privilégié de l’État.

 

Avec le recul, disons que j’étais bien plus dépressif que nihiliste à l’époque. Cette condition première m’a mené aux idées politiques défendues par les nihilistes russes. Par la suite, c’est en constatant que la majorité des auteurs des fusillades que nous voyons dans les nouvelles correspondaient au même profil que j’avais à mon époque nihiliste, c’est-à-dire des jeunes hommes au début de la vingtaine vivant toujours chez leurs parents et/ou étant isolés du reste de la société, que je me suis remis de plus en plus en question. Leur violence m’est apparue comme étant tout à fait irrationnelle et contreproductive. Or, j’ai moi-même eu des idées morbides par le passé et je suis bien content d’avoir pu me ressaisir. L’anarchisme et la mise en place d’une société basée sur des rapports égalitaires se veut la fin de toute violence. L’atteinte de cet objectif commence par soi-même.

 

Il n’y a rien de plus frustrant que d’être incompris et isolé, mais le déferlement de la violence ne peut être une solution à nos problèmes. Je pense encore, malgré les embûches que cela comporte, que nous devons briser notre isolement et nous organiser sur une base horizontale afin d’instaurer des rapports révolutionnaires au sein d’une société qui se meurt.

 

Condamner et repousser des gens aux idées noires est peut-être compréhensible, mais c’est en agissant ainsi que notre société créée des monstres. Je condamne toute forme de massacre, mais je peux comprendre la détresse et la perte de contrôle que certains et certaines ont pu ressentir à une période de leur vie. Avant qu’un individu ne dérape, ce n’est pas tant de critique qu’il a besoin, mais de compréhension. Et pourquoi pas, peut-être un peu d’amour ?

 

Comprendre un individu ne revient pas à justifier toutes ses actions ou toutes ses pensées. C’est seulement une manière de se mettre à sa place, de comprendre sa souffrance et dans le cas de mon billet, de lui fournir une alternative au passage à l’acte de ses idées noires. L’écriture et l’art peuvent être des portes de sorties, tout comme l’engagement social dans le but de fonder une société plus juste. Mais si nous continuons collectivement à jeter la pierre à ces laisséEs pour compte sans chercher à comprendre, nous ne règlerons jamais le problème. Il s’agit selon moi d’un problème collectif et celui-ci requière une solution collective.

 


3 Comments for this entry

  • Frank

    Merci! C’était surtout pour t’apporter matière à réflexion. Vois plutôt pour répondre dans les actes. 🙂

    Je dis pas non plus que le harcèlement sexuel c’est fictif… bien-sûr que non, et c’est rampant un peu partout, surtout dans les milieux académiques. J’amenais plus l’idée de comment ça puisse être tourné et amplifié dans certains cas comme des ad hominems répressifs et très destructeurs, pas juste pour les personnes visées. Mais certes y a aussi des mesures et réponses nécessaires à être prises contre les abus réels, et c’est important que toute femme puisse se défendre, et se sentir à l’aise à les dénoncer et les confronter ouvertement quand ça arrive, le plus tôt possible.

  • bakou

    J’ai lu ton commentaire, mais je ne sais pas si je vais y répondre en entier. Je ne saurais pas trop par où commencer. Je ne pensais pas que quelqu’un commenterais un texte un peu plus «dark».

    «Profondément en accord avec le fait de se sortir de l’isolement. Mais comment et par où commencer? Les solutions mises en place dans les quelques dernières années au Québec ont pas tant porté fruit, pas plus qu’elles se sont perpétuées ou amélioré. De plus vu qu’il semble y avoir une chasse aux sorcières continuelle contre des individus jugés pour harcèlement sexuel, violence, maladie mentale, c’est un climat favorable au maintient de l’ordre et à l’isolement des personnes radicales. Une sorte de prison à ciel ouvert, avec des murs invisibles, avec l’incommunication et la médisance comme béton et barreaux. T’as pas forcément à répondre là-dessus ici si t’as une idée… quoi que tu peux envoyer un email.»

    Ce n’est pas chose facile, mais je pense qu’il s’agit d’un processus nécessaire. J’ai moi-même vécu certaines déceptions avec mes associations étudiantes et mon assemblée de quartier, mais la vie en commun ne s’apprend pas du jour au lendemain. Pour m’être penché sur la question des milieux de vie au début du 20e siècle, les anars de l’époque avaient eux et elles aussi de la difficulté à se départir de leurs vieilles habitudes autoritaires ou parasitaires (vivre sur le dos des autres).

    Toute personne faisant preuve de signes de maladie mentale (mettons simplement dépression) sera fortement jugée, même dans le milieu militant. On vie dans une société où l’on doit performer et les milieux «radicaux» ne sont pas à l’abris de ces pressions, du moins selon moi.

    Pour la question du harcèlement sexuel, c’est une question très complexe et il faut comprendre que les femmes doivent elles aussi se sentir à l’aise au sein des milieux militants. Malheureusement, des individus qui n’ont rien à se reprocher finissent par devenir paranos et ça met une ambiance merdique. Mais si les abus n’étaient pas là (et ils le sont, je n’en doute pas), les dudes qui sont cleans n’auraient pas à se poser toutes ces questions.

    Je peux revenir sur le reste si tu veux, c’est juste que je ne sais pas par quel bout poursuivre la discussion.

  • Frank

    Bon je me fiche de l’éventualité que vous répondiez pas à ça, peut-être même le liriez pas, mais je communique mon opinion quand même…

    Profondément en accord avec le fait de se sortir de l’isolement. Mais comment et par où commencer? Les solutions mises en place dans les quelques dernières années au Québec ont pas tant porté fruit, pas plus qu’elles se sont perpétuées ou amélioré. De plus vu qu’il semble y avoir une chasse aux sorcières continuelle contre des individus jugés pour harcèlement sexuel, violence, maladie mentale, c’est un climat favorable au maintient de l’ordre et à l’isolement des personnes radicales. Une sorte de prison à ciel ouvert, avec des murs invisibles, avec l’incommunication et la médisance comme béton et barreaux. T’as pas forcément à répondre là-dessus ici si t’as une idée… quoi que tu peux envoyer un email.

    J’ai essayé de convaincre bon nombre de gens, surtout durant la grève de 2012, de partir des occupations. Durant l’été, par exemple, à un certain point la grève aurait pu assez facilement tourner en une grève des loyers, où les apparts de pleins d’étudiants auraient pu s’ouvrir, devenir des espaces d’organisation, de mob, de diffusion, et ça aurait fait royalement chier la caste des petits capitalistes, les sales propriétaires, et on aurait eu probablement une situation encore plus ingérable pour la municipalité, la police, et leurs parasites. Là, t’aurais eu un processus d’autonomie collective qui se serait mis en branle, au-delà des innombrables manifs de soir qui font que tenir en forme. Bon, c’est que spéculation sur une autre de ces occasions perdues… ce qui veut pas dire que rien du genre ne puisse être envisagé pour un avenir plus ou moins immédiat. Cette tactique -l’occupation- incomprise de plusieurs et ridiculisée par certains (des communistes, surtout) a été instrumentale au développement de mouvements de lutte en Europe comme ailleurs. Vous connaissez le Transfo à Paris-Bagnolet? C’est un super squat tenu par des gens radicaux assez sympas qui font un tas d’activités solidarisantes à chaque semaine, ilelles soutiennent des émeutes de lycées, les ZADs, font beaucoup de contre-info et de subversion sur l’espace public, des ateliers pratiques des fêtes libres, etc. Une chouette infirmerie pour la ZAD de NDDL y a été construite, style préfabriqué, avec des palettes bourrées de paille. Il existe beaucoup de squats du genre ailleurs en Europe, Amérique Latine, même quelques uns encore aux États-Unis. C’est le genre d’espace que beaucoup de gens auraient besoin au Québec. Il y a déjà eu plusieurs, années ‘90, surtout années ‘80… Ça devait être tout un butthurt pour les flics durant longtemps, ce qui explique pourquoi ils sont si répressifs contre ça depuis le squat Préfontaine et le CÉGEP du Vieux en 2005.

    Ici qu’est-ce qui s’est fait, à part ces deux exemples déjà lointains…. quelques espaces loués, gérés par des gens pour la plupart douteux, étatistes, ou plus «communistes» autoritaires qu’anarchistes, dont de vieilles cliques, surtout de petits-bourgeois libéraux-les qui ne font que se compromettre, sans intérêt à trop investir d’eux-elles-mêmes dans des projets susceptibles de vraiment chambarder l’ordre dominant. Puis y a au moins des cafés et locaux étudiants, compromis en eux-mêmes par les administrations bureaucratiques dans lesquelles ils sont incrustés, mais au moins permettant une certaine liberté… sans néanmoins prétendre faire quoi que ce soit contre le flicage et la surveillance. Mettant à part peut-être deux ou trois communes assez exclusives à la campagne, y a à croire que le plus reste à re-faire alors qu’y a pas grande chose à se vanter en termes d’infrastructures à portée révolutionnaire. Du moins si on compare avec la diversité de projets et lieux autonomes qui existent en Amérique du Nord, même dans le sud de l’Ontario.

    Oui, y a bien eu par contre quelques congrès ou rassemblements anarchistes, pré-2012. Un problème était peut-être faire ça dans des grosses villes aussi fliquées et inhospitalières que Montréal ou Québec. Et puis sortir de nos milieux cloîtrés pour rencontrer d’autres perspectives, ça fait toujours du bien je crois. Une partie de raquette autour d’une station de ski cet hiver, avec soirée au vin chaud autour du feu? 😉

    Mais est-ce une certaine paranoia qui explique que de tels efforts aient pas été reproduits ces derniers temps? Peu importe, y a pas raison de l’être quand on est bien préparé-es contre la surveillance.

    Si tu veux faire avancer une révolution, je crois qu’il faut pas avoir froid aux yeux en partant. Je regardes c’était quoi les militant-es des dernières années au Québec… la plupart correspondaient pas à cette conception. J’ai vu plus de gens hardis hors du militantisme, ces mêmes personnes qui ont «débordé» durant la grève, en présence d’un arrêt social apparent, le problème est qu’ilelles brûlent leurs énergies redoutables dans le système. Mais c’est nécessaire d’avoir cet esprit guerrier qui fait qu’on veuille attaquer, qu’on veuille gagner du terrain sur l’Ennemi, même au prix de perdre des morceaux, plutôt que se contenter dans notre marginalité accommodante, dans des «acquis» déjà accessibles ou des mesures palliatives du contrôle social.

    Le-la guerrier-ère sais qu’il y a juste une vie à vivre ici, or vaut mieux en faire une lutte épique pour se libérer de l’esclavage, mieux vaut mourir en se battant plutôt qu’écrasé dans sa forteresse, parce que la dignité c’est inestimable. Le Bushido, le livre de la voie du samurai, dit que le-la samurai doit être préparé-e à chaque jour à la mort, et quand ilelle charge, ça doit être d’une manière telle à pouvoir donner un dernier coup fatal même avec la tête coupée par l’adversaire.

    C’est une approche qui donne une dimension puissante à notre existence, ça nous transcende, au-delà de notre propre matière. C’est un point-de-vue que j’aime bien, même si j’oblige personne ici à être d’accord… Y en a plein de punks, hippies et hipsters qui font la belle vie dans les villes… m’impressionnent ni m’intéressent pas. Tous-tes des redondances. Sempiternelles. Sont juste une autre facette de la conformité, entretenant la machine sans le savoir. Exactement la même chose pour nos gentil-les réformistes. Comme dans la célèbre farce impliquant le changement d’une ampoule, ilelles changent absolument rien et ne font que contribuer à la perpétuation du vieil ordre. Car la société est faite de ces meutes, clans, sectes qui imposent leur vision et leur ordre au monde physique, à commencer par l’individu. La contreculture fait partie du spectacle de la domination.

    J’arrive pas à voir vraiment en quoi et comment la société se meurt. Si elle donne l’impression d’être spirituellement, énergiquement, moralement, psychiquement moribonde, alors pour ça je suis d’accord, mais si on voit cette société comme une machine, une usine, même un camp de travail, eh bien je pourrais pas dire qu’elle est tant en déconfiture. On est pas dans un État-marionnette Africain, dans les Balkans, au Mexique ou en Grèce, par exemple, où ça chie vraiment de tous les côtés depuis des années. Ce que je vois ici, par contre, c’est beaucoup de mort et de misère et de souffrance dans l’isolement résultant d’une société qui continue de fonctionner, même souvent de façon plutôt fluide et productive, dans laquelle on suffoque, on se sent bec et pieds cloués. Ça me fait penser à ce que les refus globalistes avaient écrit sur leur époque, en remplaçant l’Église par l’État, les curés par les flics, ça équivaut plus ou moins. Mais notre temps donne encore moins de place aux rêves qu’ils-elles ont eu.

    Peut-être cette société va s’écrouler dans 15 ans, peut-être elle va juste évoluer comme elle l’a toujours plus ou moins fait. La seule chose qui pourrait la faire tomber c’est soit par en-dessous, avec une improbable mais possible insurrection bien répandue, ou bien par une grande guerre cataclysmique qui devient plus qu’envisageable ces temps-ci.

    Je sais, c’est nécessaire de développer des rapports révolutionnaires, quoique plusieurs interprétations peuvent s’appliquer ici. S’agit-il de développer un milieu, une communauté en rupture avec l’ordre dominant où la liberté est créée et défendue au quotidien, ou bien juste de refondre nos rapports interpersonnels… ce qui est facilement qualifiable de libéral au sens où il s’agit seulement de solutions superficielles qui ne changent en rien les relations sociales systématiquement oppressantes et abusives. Ou peut-être serait-il plus intéressant de subvertir, perturber les rapports (a)sociaux dominants eux-mêmes?

    Y a à se demander ce qu’on entend vraiment par «révolution» et si c’est vraiment ce qu’on veut atteindre. Aussi est-ce que ça fait du sens, compte-tenu de l’hécatombe industrielle en cours, du développement technologique qui est une menace directe pour tout la vie sur Terre, d’en envisager une, plutôt que simplement une chute de la civilisation. Pas comme si le développement de l’autonomie collective soit impertinent dans une telle éventualité… bien au contraire.

    Comme tu le dis dans d’autres termes, cette société, à petite ou grande échelle, condamne l’individu. C’est son résultat au bas de l’équation.. celuielle qui écope, c’est toujours l’individu, avant les groupes bien soudés, les familles, les clans ou les couples. Y a tant de gens révolté-es qui ne passent pas à l’action par simple crainte de perdre le peu qu’ilselles ont, dans la certitude que personne ne va les soutenir une fois en prison. C’est justement pourquoi des réseaux de solidarité avec les prisonniers, les insurgés, les militant-es continuent de se développer. Et pourquoi c’est important de les supporter. C’est quelque chose de grandiose que de savoir qu’il y a des gens à qui on peut faire confiance, dans ce monde, qui vont poser des gestes pour supporter, défendre des personnes en position d’oppression politique, sexuelle, économique, sociale.

    J’ai été condamné en tant que personne par plusieurs, comme j’en ai condamné d’autres. Je crois pas que ce soit de ma faute ou de celle des autres, mais c’est plutôt notre participation collective malsaine à une relation sociale pourrie, au sein de la société et non en rupture avec elle, qui collabore à ces rouages dégueulasses, jugementaux, hypocrites, surtout répressifs. Des rapports qui reproduisent les tribunaux d’Inquisition. Je souhaite sincèrement qu’il y ait une façon de réparer des pots cassés et de balayer tout ça comme de la crasse au printemps, mais il y en a (comme les undercovers) qui tirent réellement profit de ces dynamiques pourries de répression intériorisée, pour la raison simple que ça crée un climat de peur et châtiment interpersonnelles très accommodant pour le Pouvoir, que ce soit juste leur pouvoir personnel ou bien celui d’organisations autoritaires.

    L’État est une pieuvre. Pas pour autant une raison de paranoier et en avoir peur… Juste de prendre ça en considération dans ce qu’on fait, les amitiés et alliances qu’on développe, les positions qu’on prend dans la vie.

    Bon j’ai digressé un peu, mais j’espères que vous comprenez.

    Content-e de voir que vous vous êtes parti-es un si bon site, et sur Noblogs, plutôt que des plateformes corporatives risquées. Dommage que je l’ai pas vu avant mais c’est pas trop tard. Commencais justement à me sentir déprimé-e du peu de diffusions anarchistes québécoises en-ligne, surtout avec l’apparente mort de Sabotagemedia.

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