La Tomate noire

Tag: nationalisme

PEGIDA : racisme islamophobe et sexisme

by on Mar.25, 2015, under féminisme, Général

28 mars15

Le samedi 28 mars PEGIDA Québec se réunira pour sa « Première action » à Montréal, en plein « Petit Maghreb ». PEGIDA est un mouvement d’origine allemande (Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes – Patriotes européens contre l’islamisation de l’occident) qui a inspiré un pendant québécois qui pue autant. Des deux côtés de l’océan, PEGIDA se nourrit au racisme et encourage la stigmatisation et l’exclusion des personnes musulmanes en utilisant un discours alarmiste qui oppose une civilisation occidentale supposément laïque, moderne et progressive contre l’imaginaire du musulman barbare dont les femmes sont toujours captives et violentées. Le mouvement PEGIDA est aussi porteur d’idées fascisantes. Par ces appels à l’imaginaire identitaire de la nation accompagnés d’un discours qui rejette et stigmatise les musulman-e-s, PEGIDA encourage le découpage de la société en différentes communautés qui ne devraient pas avoir les même droits.

Au niveau global, ces idées s’inscrivent dans une période où le militarisme occidental légitimise une guerre invisible contre le « terrorisme ». Guerre invisible pour nous, mais qui tue de manière impitoyable des milliers de personnes dont la majorité écrasante sont des civil-e-s. Guerre qui contribue également à la stigmatisation des personnes musulmanes qui vivent en occident. Ces idées se placent aussi dans un contexte de crise sociale et de politiques d’austérité ce qui augmente l’insécurité sociale et les tensions. Au Québec, le gouvernement libéral alimente les inégalités sociales déjà existantes pendant que certains partis politiques profitent du repli nationaliste identitaire pour lancer des appels populistes et irresponsables en participant activement à l’idée que les musulman-e-s sont dangereux. Ainsi, l’État participe à la construction du racisme et du sexisme ambiant en ciblant particulièrement les femmes dans la sphère publique (tout en prétendant « les aider à se libérer ») et en faisant des séparations constantes entre « eux » et « nous ».

L’islamophobie est le racisme qui vise les personnes de religion musulmane (où même des personnes « ayant l’air » musulmanes). Sous le couvert d’un attachement à l’égalité, à la liberté d’expression et à la laïcité, PEGIDA Québec, comme les autres mouvements PEGIDA en Europe, est un repère d’idées islamophobes qui ont des conséquences réelles graves pour les conditions de vie, l’autonomie, l’accès aux services, et la sécurité des musulman-e-s.

Quelques chiffres :

De janvier 2013 à octobre 2013 le Collectif Québécois Contre l’Islamophobie (CQCI) a reçu 142 plaintes pour des actes et des propos islamophobes au Québec. Sur ces 142 cas au moins 114 des victimes étaient de femmes.

Les femmes musulmanes représentent 84,4% des victimes d’actes islamophobes et les femmes portant le foulard représentent 77% des victimes d’agressions physiques ou verbales selon le rapport annuel de 2013 du Collectif contre l’islamophobie en France.

Une des conséquences très concrète de la montée de l’islamophobie sont ces agressions de femmes. Elles sont agressées pour deux raisons indissociables : parce qu’elles sont musulmanes et parce qu’elles sont des femmes. La montée de l’islamophobie banalise les violences vécues par les personnes de religion musulmane et banalise leur exclusion.

En tant que féministe, je pense qu’un outil important pour l’émancipation des femmes est la capacité à faire des choix et je crois que donner des choix aux femmes en misant sur l’égalité des chances dans la société (éducation accessible, emplois accessibles, logements accessibles, le choix d’avoir ou non des enfants, le choix de comment s’habiller, le choix d’avec qui on veut partager de l’intimité…) et beaucoup plus porteur d’une égalité que la pseudo laïcité violente que les islamophobes réclament.

Je refuse de toutes mes forces que des femmes subissent de la violence parce qu’elles sont des femmes et parce qu’elles sont musulmanes. Je suis en solidarité avec elles, avec leurs familles et leurs proches. Je refuse également que le féminisme serve à faire valoir des pensées fascisantes basées sur l’exclusion et la violence.

NON À PEGIDA, AU QUÉBEC ET PARTOUT AUTOUR DU MONDE! NON À L’ISLAMOPHOBIE!

À samedi tout le monde!

Rassemblement contre le racisme et l’islamophobie
Samedi 28 mars 15:30
Coin pie IX/Bélair

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Faique y’a des fachos qui ont eu une tite peur pour leurs tis événements?

by on Mar.02, 2015, under Général

En soirée, le groupe Légitime Violence et ses invités français In Memoriam ont tenu un concert dans un lieu tenu confidentiel, par crainte de perturbation par des militants antifascistes ou par la police. [1]
En matinée, ce sont «trois représentants» du groupe d’extrême droite italien Casapound et de son aile jeunesse Blocco studentesco qui donnaient une conférence publique à l’invitation de la Fédération des Québécois de souche (FQS) et du groupe La bannière noire. Là encore, les organisateurs n’ont pas révélé où aurait lieu leur évènement.

conférence Casapound Italia et Blocco Studentesco

conférence Casapound Italia et Blocco Studentesco2
[Photos venant de la page fb de la Fédération des Québecois de souche]

Vous le savez que vous êtes watché-e-s. Vous le savez que des gens vont toujours s’interposer et vous gâcher votre fun de cracher votre marde d’extrême-droite. Ces idées d’exclusion, de haine, de hiérarchie et d’autorité, c’est juste non. La Fédération des Québécois de souche peut ben déguiser son fascisme sous un verni de traditions québécoises et d’inquiétudes pour la majorité et Légitime Violence peut ben chanter : « Ces petits gauchistes efféminés qui se permettent de nous critiquer n’oseront jamais nous affronter. On va tous les poignarder!», vous avez quand même besoin de passer par le bouche-à-oreille pour être sûr-e-s de réaliser vos événements. De la même manière, quand Légitime Violence « ne se qualifie pas publiquement de fasciste, mais plutôt d’«anti-antifasciste» », il n’y a personne de cave. Y’a pas juste vous qui savez que nous savons que dans le fond vous êtes des fascistes qui invitez des groupes fascistes, y’a le lectorat de La Presse en entier qui le sait. Vous trouvez sûrement que c’est un bon moment (austérité et appauvrissement qui vient avec, réflexe de repli identitaire des majoritaires qui se sentent « menacé-e-s » – De quoi? Ça reste un mystère -, contexte global d’islamophobie et de colonialisme néo-libéral) pour encourager les idées fascisantes, mais vous savez aussi que si vous vous montrez de manière décomplexée ça ne passera pas.

Vous allez toujours trouver des gens sur votre route.

En plus, Montréal a cela de très pratique que tout le monde se sent antifasciste dans la gauche radicale. Être antifasciste n’est pas une appellation tant contrôlée ici, même si des groupes et des personnes mettent (heureusement!) une énergie particulière à cette lutte. Donc, avec toute la gauche radicale qui se sent interpellée par les idées de marde que vous essayez de transmettre, ben vous faites bien de vous cantonner à des trous inconnus et de spinner votre marde entre vous.

Vous allez toujours trouver des gens ben motivé-e-s à vous barrer le chemin.

Pour nos archives :
In Memoriam les accompagnait sur scène, selon l’affiche du spectacle. Le groupe français est une figure historique du «rock identitaire français», un courant intimement lié à l’extrême droite.
Casapound «peut être qualifiée comme étant une organisation d’extrême droite de type fasciste, dans le sens que ses fondements idéologiques sont à retracer dans l’expérience du fascisme historique italien», a indiqué une spécialiste de la question, Caterina Froio, à La Presse. Mme Froio est chercheuse postdoctorale à l’Université Paris 2. «Le groupe a incorporé dans sa rhétorique des positions plus ouvertement xénophobes», a-t-elle ajouté.

[1] Toutes les citations sont prises dans l’article de La Presse L’extrême droite se réunit à Montréal publié le 2 mars 2015.

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Assise entre deux chaises

by on Oct.30, 2014, under Général

familia rara

Dernièrement je suis allée voir ma famille en Amérique du Sud. Comme à chaque fois, je me retrouve dans la drôle de position de me sentir complètement chez moi, en même temps que complètement étrangère. Tout à coup les enjeux anticlassistes, antisexistes et antiracistes, je les vois à travers un prisme différent. Et je me surprends moi-même à trouver normales des choses que je trouverais inacceptables dans le Québec où j’habite maintenant. De la même manière, je me surprends à être confortable dans une identité nationale qu’on m’accole. Je me sens bien dans ce groupe identitaire quand pourtant je crache de toutes mes forces sur une identité fermée de Québécoise.

De la même façon, mes non négociables féministes s’assouplissent. Se surveiller quand on est une femme, accepter de faire plus de tâches ménagères que les hommes, voir les petites filles se faire éduquer à être toujours charmantes et toujours prêtes à donner des baisers. On dirait que je pile sur bien des choses parce que tout à coup je les contextualise d’une autre façon. Ça ne m’empêche pas de hurler « une femme qui se fait agresser ce n’est jamais de sa faute!!! », mais ça m’empêche de sortir en camisole seule ou de prendre un taxi seule. De toute façon, je me fais trop gosser. Peut-être aussi que je réagis moins vivement parce que je n’aime pas qu’on m’accole l’étiquette de gringa. Mes réactions féministes s’adaptent-elles ou suis-je juste moins confortable de les étaler?

Une partie de ma famille a migré aux États-Unis. Beaucoup sont entréEs comme sans-papiers, et je sais que je suis vraiment privilégiée de pouvoir entrer et sortir du Canada comme je veux et tout autant de pouvoir entrer et sortir du pays où je suis née. Ça me fait tellement de peine de les voir et de ne pas pouvoir répondre à leur « viens nous visiter plus souvent! » par un « vous aussi vous devriez venir! ». Ce n’est même pas une question d’argent… Juste une question de frontières.

Je haïs les frontières. Elles me font de la peine à moi et aux gens que j’aime.

Il y en a qui sont partis depuis très longtemps. Assez longtemps pour que leurs enfants, qui sont plus jeunes que moi, aient grandi la majorité de leur vie aux États-Unis. Et je trouve fascinant de constater à quel point certaines parties de leur identité sont en tension. Et dans un moment où ceux et celles qui le peuvent se retrouvent ensemble en Amérique du Sud, ces tensions deviennent visibles.

Je m’explique : les adultes ont voulu migrer pour donner une vie meilleure à leurs enfants et plus de possibilités d’avenir. Ce faisant illes essaient de se rapprocher de la vie des gringos. De la richesse de ces derniers et du mode de vie du « premier monde ». Illes sont super fierEs d’habiter dans de beaux quartiers, que leurs enfants aillent dans de bonnes écoles, puissent s’acheter des voitures qui valent cher et paraissent bien avec de beaux vêtements qui valent cher. Je passe pour une bizarre parce que je m’en contre-câlisse de leurs sacoches Louis Vuitton ou de leur pick-up de l’année. Et des fois ça les blesse. Dans ces moments ils mettent ça sur la faute du fait que « je suis une Canadienne gâtée » et là c’est moi qui suis blessée. Ma grand-mère est super fière que ses enfants et ses petits enfants aient « monté dans l’échelle sociale et aient plus d’argent et des professions ». Ce qui me fait vomir de la société de consommation, eux ils le voient comme un signe que leur vie est meilleure. Et qui suis-je moi pour leur dire le contraire? Je ferme ma gueule plus souvent que d’autre chose. Je suis privilégiée. Crissement privilégiée. Je ne me sens pas légitime de leur faire la leçon. Je ne ne sens pas légitime de leur enlever la joie d’inscrire leurs enfants dans des écoles privées ou de déménager dans un quartier bourgeois.

Leurs enfants, mes cousins-cousines, sont vraiment à cheval entre plein de choses. Par exemple, c’est super important pour eux que personne ne les confonde avec des MexicainEs. D’ailleurs illes, et leurs parents, font toutes sortes de commentaires désobligeants sur les MexicainEs : « Illes sont désordonnéEs, leurs maisons sont sales, illes paraissent mal, n’apprennent pas l’anglais… », tout en ajoutant un « je ne suis pas raciste j’ai plein d’amis Mexicains ». Mais en même temps, quand leurs parents ont l’air un peu maladroitEs, qu’illes se plaignent d’inconfort ou qu’illes utilisent leur derniers gadgets technologiques, leurs enfants prennent un ton agacé pour dire « fais pas ton gringo! », quand ceux et celles qui sont restés en Amérique du sud sont pourtant très fiers de pouvoir se payer ces gadgets.

C’est complexe.

Je ne sais pas quoi penser. D’un côté je suis vraiment heureuse de voir ma famille s’ouvrir des possibilités et améliorer leurs conditions matérielles d’existence, mais de l’autre, je suis torturée de voir que ça vient avec ce mode de vie et ces valeurs occidentales contre lesquelles je lutte de toutes mes forces. D’un côté je déteste vraiment avoir à être moins vindicative dans le comment je vis mes valeurs, d’un autre côté, je me sens bien de faire partie d’une communauté où j’ai l’impression d’être encouragée à sortir d’autres aspects de mon caractère…

Pis vous savez quoi?

De l’eau potable courante pis des douches chaudes c’est le fun en criss.

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Les choses ne vont pas si mal

by on Avr.12, 2014, under Général

Par Umzidiu Meiktok, alias Mouton Marron.

Nous en avons encore pour au minimum quatre années et demie de copinage libéral, d’absence de débat, de lois agressives, de privatisations par la bande, de renforcement policier et surtout, surtout d’une floppée de projets polluants imposés par la force. Dans les faits, il y a peu de différences idéologiques entre le Parti Québécois et le Parti Libéral, mais je ne suis pas de ceux qui pensent que rien ne change après des élections, même si cela n’a rien à voir avec les individus qui composent le conseil des ministres. Si on peut se permettre d’espérer que la marche du néolibéralisme policier (« ou les vraies affaires »)  ne s’accélère pas considérablement sous Couillard, la situation n’est pas totalement désespérée. Voilà pourquoi.

Des gens qui favorisent le PQ vont retourner dans la rue

Si le PQ et le PLQ s’équivalent, il n’en va pas de même pour leur base partisane. On a souvent sous-évalué le poids des péquistes dans les manifestations de la grève étudiante. Et si une bonne partie des militant-e-s les plus conformistes appelaient souvent à voter et à cesser toute action politique pendant les élections de 2012, une bonne partie ont tout de même grossi les foules insoumises.

Avec le PQ au pouvoir, illes sont retourné-e-s chez eux. Beaucoup pourront témoigner de l’agressivité parfois intimidante avec laquelle les péquistes ont défendu le pouvoir au cours de l’année 2013. Il existait une réelle pression pour se la fermer, une pression telle que je n’en ai jamais sentie auparavant d’ailleurs, et qui provenait de militant-e-s qui se disaient progressistes. J’espère profondément que ce ne seront pas eux et elles qui rejoindront à nouveau la contestation[1]. Mais il est possible que ceux et celles, parmi les progressistes, qui ont cédé à la pression de ne pas critiquer le pouvoir voient celle-ci relâchée subitement.

Avec un gouvernement libéral, notre rapport de force pourrait grandir.

Les enjeux qui divisent

Le PQ et le PLQ ont tous deux alimenté la division afin de gagner en popularité, déclenchant sans scrupules des flambées de violence, policière dans le cas du PLQ, et xénophobe dans le cas du PQ. Avec eux, la fin justifie toujours les moyens. Et leur fin, c’est de réussir leur carrière politique. Les nationalistes ont cependant réussi ce que les libéraux n’ont pas été en mesure de faire: diviser la gauche. Alors que beaucoup ont décidé de ne pas s’impliquer dans les enjeux identitaires, d’autres se sont rangé-e-s d’un côté ou de l’autre.

Et plusieurs progressistes sincères et authentiques – même des féministes anars, vous en connaissez peut-être, moi deux – se sont laissé tenter par la Charte et l’ont défendue. Ce n’était pas nécessairement par xénophobie.

Il ne faut pas non plus sous-estimer l’admiration dont étaient l’objet Martine Desjardins et Léo Bureau-Blouin, non seulement chez plusieurs jeunes, mais aussi et surtout chez les progressistes modéré-e-s des autres générations. Le PQ a réussi à coopter des leaders étudiant-e-s et à les faire adopter une position qui est fondamentalement opposée aux revendications de 2012. Entre eux et nous, le fossé s’est creusé. Mais d’autres ont suivi.

Le PLQ et les politicien-ne-s sont affaibli-e-s

Cette cooptation des leaders des fédérations étudiantes est sans doute un des seuls gains politiques réels du PQ dans un climat post-grève. Une victoire d’autant plus faible que le gouvernement qui les a récupéré-e-s était minoritaire, et que, c’est un secret de polichinelle, les fédés ont toujours été acquises au PQ.

Les élections de l’automne 2012 mettaient aux prises un gouvernement autoritaire, discrédité et épuisé, un nouveau parti vaguement populiste et un PQ qui essayait tant bien que mal de récupérer à la fois le vote contestataire et celui des frustré-e-s pogné-e-s dans le trafic[2].

La situation s’est dégradée depuis pour les politicien-ne-s. Charest était un leader fort et aguerri. Et il était très bien entouré.

Mais au fil du temps, son équipe s’est transformée. Réagissait-il trop mal à la critique et à la division au sein de son parti[3]? Avait-il choisi des ministres trop âgé-e-s? La grève étudiante a achevé de péter la yeule de ce gouvernement encore étonnamment rempli de ressources. Rappelons qu’à la fin, trois grandes figures du PLQ ont dû quitter: Line Beauchamp, Michèle Courchesne et Jean Charest, laissant le parti édenté[4] et psychologiquement épuisé. Et inutile de dire que les militant-e-s du PLQ, qui sont pour la plupart d’une servilité abrupte, font grand cas de leurs leaders. On peut s’attendre à bien des coups bas et des manigances au cours des prochaines années, mais chose certaine, on ne fera pas face à la même dynamique.

Le PQ était uni par la force sous Marois, qui a réussi à faire taire les récalcitrant-e-s après des années de travail acharné, marqué par la mise au pas et l’exil. Maintenant qu’elle est partie, des hommes à l’ambition infinie dansent sur les cadavres. La chicane va repogner.

Quant à la CAQ, elle ne s’appuie que sur la popularité de François Legault. Derrière, il n’y a que du vent et quelques écervelé-e-s, quoique confortables. Si Legault tombe – et on peut compter là-dessus, il FINIRA par faire une erreur plus grave que les autres – le parti redeviendra une version famélique de l’Union Nationale. Qui pourrait remplacer le chef efficacement? La vieille garde de l’ADQ?

Et en ce qui concerne QS, eh bien il ne formera pas le prochain gouvernement, ni le suivant.

Une défaite du nationalisme conservateur

Quelques médias ont parlé de l’influence extraordinaire d’intellectuels nationalistes, surtout des historien-ne-s et sociologues, pendant le mandat du PQ. Sur mon ancien blog, j’ai parlé à quelques reprises de la Coalition pour l’Histoire et de l’Institut Lionel-Groulx. Devinez qui était sur le C.A. du dernier organisme en 2013: eh oui, PKP.

Les intellectuel-le-s admis-es dans ce cercle n’étaient dangereux/euses que parce que le Parti Québécois était au pouvoir. Plusieurs les soupçonnent même d’avoir été à l’origine du projet de cours d’histoire obligatoire au cégep et, ce qui est un peu moins probable, de la Charte. Ce serait fantaisiste de croire que ces gens-là pourront trouver une oreille attentive au PLQ, étant donné surtout qu’ils n’ont pas les finances des lobbyistes du milieu des affaires.

Dans tous les cas, maintenant que leur pari est perdu, il ne leur reste que leur tribune – assez imposante quand même – au Devoir et quelques chroniques dans d’autres quotidiens.

À quoi ça nous sert, tout ça?

Résumons: les politicien-ne-s sont affaiblis. Les intellectuel-le-s nationalistes ne peuvent plus influencer le gouvernement. La gauche est à cours de sujet pour se diviser. Les militant-e-s progressistes votant traditionnellement pour le PQ n’ont plus que la rue pour s’exprimer. Et tout ça au beau milieu d’une crise de légitimité[5] qui atteint tout le monde!

Il est possible de rétablir un rapport de force vis-à-vis des politicien-ne-s et de profiter de leur situation de faiblesse et/ou de division. Les partis ont beau se ressembler et s’adonner à des courses assez futiles, mais ils sont tout de même en compétition. Toutes les stratégies qui ont été utilisées contre la population peuvent donc servir également contre ce pouvoir. Oui, nous sommes aussi épuisé-e-s, mais beaucoup d’entre nous sont jeunes: et la jeunesse se renouvelle à chaque année.

Il faut cependant se dépêcher de profiter de la situation. Il y a d’autres pouvoirs qui font compétition au pouvoir parlementaire provincial: la police, la justice des tribunaux, les grands capitalistes, les corporations syndicales, les autres paliers de gouvernement, etc. Et tous ne sont pas aussi faibles.


[1] Parce que je veux plus jamais leur parler.

[2] Étonnamment, les pelleteux/euses de nuages de Québec Solidaire semblaient avoir la stratégie la plus cohérente: foncer droit devant. Cela ne s’est toutefois pas traduit par un succès phénoménal, mais à long terme, ça pourrait payer.

[3] Plus personne ne se souvient d’Yves Séguin en tant que ministre.

[4] Il reste une couple de dents seulement, dont Jean-Marc Fournier, qui reste derrière.

[5] La légitimité, on n’en parle jamais suffisamment.

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